Poètes :

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Poèmes
Poètes à vingt ans

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Poètes à vingt ans

Philippe-Marie Laurent,  le 24.06.2012


nous écrivions des poèmes que personne ne comprenait
ils racontaient nos peines nos amours et nos regrets

c'était le temps de nos vingt ans de nos jeunes déroutes
nous étions seuls sur la route

nous voulions refaire le monde donner aux hommes notre vie
nous rêvions d'un autre monde d'une tendresse

nous avions les cheveux longs qui nous pendaient sur le front
et derrière nos fronts tant d'illusions

nous courions les même filles et buvions aux mêmes verres
nous sortions toutes les nuits ivres d'alcool et de chimères

nous chantions en choeur des chansons d'étudiants
nous n'avions que les peurs du mal de nos vingt ans

nous nous moquant de tout nous ne croyions en rien
nos folles nuits de fous n'avaient jamais de lendemain

nous écrivions des poèmes que personne ne comprenait
ils racontaient nos peines nos amours et nos regrets

nous rêvions d'une autre vie et d'impossibles amitiés
nous parlions d'une liberté d'une espérance
nous allions les nuits d'été voir les étoiles
et quand nos coeurs souffraient de n'avoir rien trouvé

que le silence

nous allions noyer nos peines dans l'alcool et le bruit

et quand les matins blêmes nous rappelaient aux hommes
nous revenions les bras levés
prêchant nos jeunes révoltes aux poubelles renversées

nous ne croyions en rien la vie nous décevait
pour nous la mort était notre seul lendemain

et sur le chemin de nos vingt ans blessés
nous allions main dans la main déçus et fatigués

alors parfois nous rêvions d'un monde meilleur
les nuages nous portaient au bout de la terre
et nous savions que sûrement il était une autre vie
ailleurs très loin d'ici
faite d'amour de liberté

nous écrivions des poèmes que personne ne comprenait
ils racontaient nos peines nos amours et nos regrets

c'était le temps de nos tourments

nous vivions la nuit ces heures d'ivresse
qui noyaient notre ennui de vivre à vingt ans

mourir à vingt ans

nous y pensions sans cesse
immoler notre jeunesse comme une rose au printemps

nous n'étions pas faits pour vivre en ce monde
seul la nuit nous consolait
ou était-ce le silence de la nuit qui nous pénétrait
et devenait dans nos folles têtes ivres de bruit
le silence de la vie

nous écrivions des poèmes que personne ne comprenait
ils racontaient nos peines nos amours et nos regrets

c'était le temps de nos vingt ans
de nos jeunes déroutes
nous étions seuls sur la route

vers où marchons-nous maintenant
la vie passe et passe le temps
est-il seulement sur d'autres routes
quelqu'un... ou quelque chose
qui nous attende

à part le vent à part le vent...

 

Commentaires

Thibault, 24.06.2012

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